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Christine

Une femme qui bouge

A 62 ans, Houria EL Asri a décidé de lancer une société de transport, baptisée BYZANSE. Elle réalise ainsi le rêve de sa vie : être entrepreneure. Après avoir élevé ses enfants et atteint l’âge de la retraite, elle s’est lancée dans l’aventure avec enthousiasme.




« Je m'appelle Houria El Asri. J'ai 62 ans, je suis retraitée depuis peu. J’ai cinq enfants, et j’ai travaillé depuis l'âge de 20 ans comme assistante commerciale. J'ai toujours eu l'idée de créer une entreprise», ainsi commence le récit de Houria.


« Toute ma vie, j'ai dit oui à mes parents ; j'ai dit oui, à mon mari ; j’ai dit oui à mes enfants. Même si j’avais été heureuse, quand l’heure de la retraite est arrivée je me suis dit– oui- à moi», poursuit-elle avec bonne humeur.




Aussi Houria a décidé de monter une entreprise de transport de proximité.


Un choix qui n’est pas dû au hasard. Les trois frères de Houria sont routiers et adorent leur métier. Elle a suivi l’essor du secteur, et notamment du transport de proximité. Depuis 10 ans, le secteur connaît globalement une croissance annuelle de 12%, tirée par le développement du e-commerce. Toutes les prévisions à moyen terme restent très optimistes. Et la crise a encore accéléré le phénomène.


Houria, grâce à la retraite, dispose désormais d’un revenu régulier qui lui permet de s’investir pleinement dans son projet.

« Et, à 62 ans, je suis encore dans la force de l'âge. Mes neurones sont en bon état et j’ai toujours la motivation ! ». Mieux, elle compte faire de son âge un atout : elle a l’expérience et la maturité après une longue carrière au contact des clients.


Houria a suivi une formation de quatre semaines permettant d’obtenir une licence, car la profession est réglementée. « J'étais avec des petits jeunes qui avaient entre 20 et 30 ans ! », s’amuse-t-elle. Elle obtient sa « capacité » qui lui permet de monter sa société, appelée, Byzanse ( un nom BYZANSE reprend chaque 1ère lettre du prénom de ses enfants).


.« J’ai monté une société familiale. Je travaille avec mon fils qui est âgé de 23 ans, qui vient de finir son BTS Transport et Logistique ». L’emplacement du siège de la société, est stratégique : à 5 km de Roissy et à 7 minutes de l'aéroport de Roissy.

« C'est un pôle économique fabuleux et il y a la bourse de fret. »


Comprendre le marché et prendre conseil

« Et évidemment, j’ai commencé à chercher des clients en direct. Pour l’instant, je ne me spécialise pas, Mais à terme, je vise, les sociétés de taille moyenne, qui ont besoin de transport de proximité. Ce sont souvent des clients fidèles, qui travaillent avec des contrats.»


Mais, elle veut aussi cadrer la gestion de sa future entreprise. Elle recherche plutôt un accompagnement pour les personnes de plus de 50 ans, et qui lui permettra de progresser dans le digital et la communication.


C’est presque par hasard, si elle croise l’équipe de What’s up Camille ? et finit par participer à une promotion de futurs entrepreneurs. « Cette expérience a été extraordinaire, parce que j’ai rencontré des gens totalement différents de moi, un DAF dans une grosse société de Roissy, une femme qui avait tout quitté pour lancer une association, une éditrice…. Autant de personnes que j’ai toujours rêvée de rencontrer».


« Je dois aussi évoquer une personne très importante : ma mentor « Hélène ».Elle avait travaillé pendant de nombreuses années au Japon, dans l'import-export, et m'a aidée à élaborer des dossiers administratifs et mes présentations clients », une aide et un soutien précieux.


Houria compte aussi faire appel à ses pairs et à la solidarité de sa communauté :

« La communauté nord-africaine, est bien implantée dans le transport. J’ai repéré une dizaine de personnes ayant déjà ouvert leur société, et qui ont une flotte importante. Je les appellerai pour leur demander des conseils ».


Un business plan : rester raisonnable

Le business plan du projet est plutôt prudent : « On va commencer par une seule camionnette en raison de nos finances ». L’achat du deuxième et du troisième véhicule dépendront des gains, même si, l’entreprise dispose de trois licences. Mais, Houria assume son ambition : elle espère pouvoir augmenter sa flotte, portée par les perspectives de croissance du marché.


Le budget sera serré au cours de la première année. En moyenne, une journée de travail en camionnette rapporte à peu près 350 euros. « Au début, je pense qu'on sera plutôt aux alentours de 250 euros ou 275 euros. Je sais qu’il va falloir travailler pour avoir des clients. En livrant, cinq jours par semaine, nous devrions gagner environ 36.000 euros, la première année, et peut-être 66.000 l'année suivante ». L’objectif est de dégager tous frais payés, 2000 à 3000 euros par mois la première année.


«J'ai déjà ma retraite, je ne me verserai pas de salaire pour faciliter le démarrage de l’entreprise. Il suffit d'un gros contrat pour que ça puisse partir. », conclut Houria.



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